« Je fais quoi avec ma colère ?! » : des pistes pour accueillir et mieux vivre votre colère.
Dans cet article je parle : d’émotions, de la colère, de stress, de somatisation, d’action, de réaction, de mieux-être, de relations humaines : relation à soi et avec les autres, et de kinésiologie bien sûr.
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Comme les couleurs primaires, il existe des émotions primaires. Les couleurs supplémentaires sont le fruit d’un mélange de ces couleurs de base. Il en est de même pour les émotions.
Aujourd’hui, nous allons regarder de plus près une de nos émotions primaires : la colère !
Si je vous dis « colère », êtes-vous plutôt de celles/ceux qui disent :
- « Késako ? Je ne mets jamais en colère moi. »
- « Avec la COVID, je suis en colère toutes mes libertés sont supprimées, j’ai seulement le droit d’aller travailler ! »
- ou encore « … » – à vous de remplir ces points de suspension en commentaire si vous le souhaitez.
Dans le cadre de ma formation de kinésiologue, du 8 au 12 octobre 2020, j’ai assisté à un module sur la lecture émotionnelle du corps.
Ce module m’a permis de travailler sur mes émotions et comment celles non exprimées se sont imprimées dans mon corps.
Ce stage m’a apporté une prise de conscience : j’ai réalisé qu’accueillir ma colère et qu’accepter de la montrer me coûte beaucoup. Le problème c’est qu’en ne me mettant pas en colère, je peux aller jusqu’à ignorer ce que je pense ou ressens. Je ne peux donc dire ce que je souhaite vraiment.
En n’exprimant pas la colère, le risque est :
- de somatiser à long terme
- de trop remplir « le vase des émotions »
- puis d’exploser lorsque « la coupe est pleine »…
- de la laisser s’installer et que des émotions s’ajoutent : « je suis en colère, je ne l’exprime pas, cela me rend […] » – je vous laisse compléter. exemples : furieux, triste…
Mais, après tout, ça sert à quoi la colère ? Pourquoi devrait-on l’exprimer ?
Tout d’abord il convient de distinguer action et réaction, cela sera utile pour la partie « solutions » de cet article. Dans notre contexte, une réaction est un réflexe automatique causé par une émotion. Une action est décidée intentionnellement après une analyse rapide de la situation.
Une émotion est une information, ce mot vient du Grec et signifie mettre en mouvement. La colère représente un besoin qui n’a été pas écouté et a pour vocation de permettre d’agir pour aller atteindre le but souhaité.
Cette émotion est très souvent causée par ce qui a été perçu comme un manque de respect. Dans ce cadre, nous considérons qu’il y a une dualité : il y a moi et il y a l’autre. L’autre a un intérêt complètement différent du mien et je le considère dans ce contexte comme un « ennemi ». Exemple : Je suis en voiture, je sors d’une priorité à droite et l’autre automobiliste ne me cède pas la priorité que je considère comme due. Ce sentiment de manque de respect provoque de la colère qui me pousse à réagir.
Je développe plus bas des pistes pour avoir la réaction la plus alignée avec soi-même.
La colère permet de se mettre en mouvement vers un objectif. L’ancienne première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, en est un exemple vivant : au lycée ses professeurs lui ont dit qu’elle ne pourrait pas rentrer dans une université réputée. Cela l’a mis hors d’elle et elle a travaillé encore plus pour rentrer à Princeton, une des 10 meilleures universités mondiales. Aucun de ses parents n’étaient allés à l’université.
Comme Michelle Obama le prouve, la colère, quand elle est utilisée judicieusement, permet de se mettre en mouvement vers un objectif pour prendre la place qui est la vôtre, en étant égal(e) à vous-même et en position d’égalité avec l’autre et les autres.
La colère contient ainsi une énergie forte, elle «gronde et monte». Il est fréquent de ne pas l’exprimer par peur d’exploser de rage, d’employer de la violence physique, de crier, d’hurler, d’utiliser des mots qui dépassent la pensée…
Comment pouvez-vous mettre l’énergie que procure la colère en mouvement de manière constructive ? Quelques pistes…
- Respirer : inspirez en gonflant le ventre et expirez par la bouche, même bruyamment si vous en avez besoin. Cela permet de l’extérioriser au lieux de la garder à l’intérieur.
- S’observer : savoir reconnaître comment se manifeste la colère en vous – est-ce une sensation de chaleur aux joues ? une chaleur qui monte du ventre vers la gorge ? est-ce que vous avez envie de respirer bruyamment par le nez (comme un taureau dans une arène) ?…
- Pause : comptez jusqu’à 3. Principe de l’adage « tourne 7 fois la langue dans ta bouche avant de parler ». Cela vous permet de vous rendre compte de la réaction que vous vous apprêtez à avoir.
- S’accorder la possibilité d’AGIR et non de réagir. L’action vous permet de choisir le meilleur moyen d’exprimer cette colère pour qu’elle ne vous desserve pas. Exemple : plutôt que de vous énerver contre vos collègues ou votre famille si vous preniez le temps d’aller courir ou de marcher dans votre quartier avant de rentrer ?
- Prendre du recul. Reprenons l’exemple de la priorité à droite non respectée ci-dessus. Dans ce cas il y a : vous dans votre voiture et l’autre. Vous pouvez : décider de le voir comme un opposant qui cherche volontairement à vous contrarier ou à vous nuire dans votre volonté de conduire ou comme un automobiliste inattentif ce jour-là à ce croisement – comme cela peut arriver de temps à autre à tout un chacun.
Ainsi, en vous donnant la capacité d’accepter les comportements inadéquats de l’autre, vous vous redonnez la possibilité d’accepter les vôtres et d’accéder à plus de bienveillance envers vous-même. Je développerai cette notion dans des articles à venir.
Et vous, comment transformez-vous votre colère ?
Des séances de kinésiologie peuvent vous aider : à libérer votre colère passée, à mieux la vivre dans le présent et vous aiguiller sur comment utiliser cette énergie à la construction de votre futur.